LESDAIN 14-18 PDF Imprimer Envoyer
Histoire locale - Histoire locale
Écrit par Administrator   
Jeudi, 03 Juillet 2014 13:42

La nuit du 1 au 2 août 1914, le tocsin avait annoncé que la Patrie était en danger. Le matin du 2 août, il n’y a plus d’illusion : c’est la guerre.

Les hommes mobilisables, appelés par le garde-champêtre en pleine nuit, quittaient leurs familles éplorées. Les troupes allemandes  avancent semant la mort sur son passage.

Le 24 août, l’ennemi est à Tournai. La région est rapidement soumise à la « terreur ». Ce sont les réquisitions de céréales, de fourrage et les perquisitions. Il faut livrer aux envahisseurs les cuivres, étains, fers, sacs, cordes, lait, beurre, fromage, chevaux, vaches, moutons, etc… La réquisition des hommes les plus valides pour les faire travailler est de rigueur.

Les nouvelles avec le front de guerre sont rares.

Dans ce régime de terreur, la vie continue vaille que vaille. Comme le témoigne le journal de classe de l’époque de l’instituteur, Monsieur Ultimar Masquelier. Celui-ci appelle ses élèves à être prudents et à rester souvent chez soi. Il faut éviter toute insulte, tout rire, observation et curiosité mal placée.

Après quatre longues années  de guerre, de souffrance, de résistance, l’ennemi recule enfin.

Pendant la première semaine d’octobre 1918, six mines avaient été déposées dans un hangar près de l’église : quatre de 50 kilos et deux de cent kilos. Elles furent ensuite acheminées jusqu’au clocher. Un soldat armé montait la garde alors jour et nuit à l’entrée de l’église.

Le samedi 19 octobre à trois heures de l’après-midi, une mèche est introduite près des explosifs. Les boches comme les appellent les habitants ont prévu de l’allumer à six heures. Monsieur le curé Couvreur s’empresse à aller chercher le Saint Sacrement pour le mettre en lieu sûr.

Une première fois à six heures, la mèche s’allume mais s’éteint aussitôt. Ce n’est que partie remise. A sept heures du soir, un éclair jaillit, une formidable détonation se produit et un énorme nuage de poussières couvre la place de Lesdain.

Partout autour, le tonnerre de la guerre gronde. Le même soir à 10 heures, les soldats allemands qui dormaient dans le couvent sont réveillés et appelés à partir. Le lendemain matin, les Anglais sont annoncés sur le village. Puis ils reculent. Ils reviennent occuper les lieux accueillis par les habitants. Lesdain est au milieu du champ de bataille. Les Allemands Bombardent le village. Certains habitants se réfugient du côté de la France pendant que les autres se terrent en cave. A la Rue des Pâtures, le 22 octobre fut  tragique. Un obus allemand tua cinq anglais affairés autour de leur propre canon. Un autre mourra sous les bombes le 25  octobre ; peut-être celui que les religieuses considéraient comme docteur et qui succomba suite à la perte de sang des deux jambes coupées?

Les anglais avancèrent et furent suivis par des troupes françaises jusqu’au 11 novembre 1918, jour de l’armistice.

Lesdain a connu les atrocités de la guerre et ses héros.

 

2 Lesdinois ont reçu la « carte du feu » pour avoir participé 12 mois au moins au front face à l’ennemi: Casimir Legrain, soldat du 9ème de ligne, et Charles Clairy, du 1er chasseurs à cheval. Le monument au mort érigé la même année que l’église reconstruite nous rappelle ces patriotes qui ont vaillamment défendu leur pays.

 

 

 

Reçu de Miossec L. religieuse archiviste à Saint Brieuc

 

Mise à jour le Mardi, 11 Novembre 2014 18:16